Ces questions légitimes que soulève le traité signé entre le Sénégal et la Mauritanie

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Vendredi 9 février, au second jour d’une visite officielle du président sénégalais et de quatre de ses ministres en Mauritanie, un accord de coopération intergouvernemental (ACI) a été signé entre le Sénégal et la Mauritanie portant sur l’exploitation du gisement gazier de Grand Tortue Ahmeyin (GTA).

Situé à environ 125 km au large de la ville de Saint-Louis (Sénégal), à cheval sur la frontière maritime sénégalo-mauritanienne, ce gisement contiendrait des réserves de gaz estimées à 450 milliards de mètres cubes, ce qui en ferait le plus important d’Afrique de l’Ouest.

La découverte de ce gisement situé à 5 200 m de profondeur avait été annoncée en janvier 2016 par le président Macky Sall à la suite des prospections de la société américaine Kosmos. Cette dernière a ensuite signé un mémorandum

 avec la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen) et la Société mauritanienne des hydrocarbures et du patrimoine minier, entérinant les principes d’une coopération intergouvernementale pour le développement du complexe Grande Tortue d’une surface de 1 200 km2.

Cet accord n’est pas critiquable sur le principe. Il vaut mieux en effet trouver un compromis plutôt que de soulever un contentieux autour de ce gisement revendiqué par les deux pays.

Mais, est-il raisonnable de procéder à une répartition 50-50 alors que la plus grande partie du gisement est située en territoire sénégalais et que le Sénégal va supporter la contribution la plus importante aux frais de l’exploitation ?

La nature de cet accord fait qu’il peut avoir comme effet la diminution des ressources du Sénégal. Or, tout traité ayant pour conséquence une réduction des ressources financières ou un impact sur le territoire national doit être habilité par voie parlementaire.

Macky Sall qui, en répondant à une polémique soulevée par Idrissa Seck, a dit attendre pour ratifier le traité, sait-il qu’il a besoin d’une autorisation parlementaire à cet effet ?

N’allons-nous pas assister à une répétition de l’histoire ? En 1960, un traité signé de façon discrétionnaire par le président sénégalais d’alors, Léopold Sédar Senghor, s’était révélée des années plus tard être une convention de cession d’une partie du territoire sénégalais. Nos eaux maritimes n’ont-elles pas été amputées par ce traité du 9 février ?

Si le texte signé entre le Sénégal et la Mauritanie est défendable sur le principe, il soulève de nombreuses et légitimes interrogations.

 

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