À une question du journal Le Quotidien à propos du fossé qui sépare le cinéma maghrébin, qui brille, et celui de l’Afrique noire, qui vivote, le réalisateur franco-sénégalais Alain Gomis pointe une volonté politique défaillante de matière générale dans la partie sud du pays continent. Le Sénégal ne fait pas exception. «Disons les choses telles qu’elles sont : on a eu un départ, un re-départ, par le fait d’abonder le Fopica (Fonds de promotion à l’industrie cinématographique et audiovisuelle, Ndella) et de la doter annuellement. Mais aujourd’hui tout le monde sait bien que le Fopica n’a pas siégé depuis trois ans maintenant», signale Gomis.
Le réalisateur s’est empressé de préciser qu’il ne remet pas «en cause le travail de la direction de la cinématographie et du Fopica, (mais signaler juste que), il n’y a pas d’argent dans les caisses. C’est ça la vérité».
L’auteur de Félicité (Étalon de Yennenga) regrette : «Comment peut-t-on continuer à construire des choses quand des réalisateurs de films ont déposé un projet trois ans auparavant, et qu’ils continuent d’attendre et que les choses se fassent au goutte à goutte. Vraiment ces dernières années on peut dire que la volonté politique, si elle existe toujours, dans les faits elle s’essouffle et c’est quelque dont pâtissent en premier lieu les jeunes cinéastes qui ont les deux pieds au Sénégal et pour qui c’est extrêmement difficile de faire des films.»