Gamou 2022 : « Ne dites aux gens que du bien », un thème qui nous parle en ces temps de crise

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Gamou 2022 : « Ne dites aux gens que du bien », un thème qui nous parle en ces temps de crise
Gamou 2022 : « Ne dites aux gens que du bien », un thème qui nous parle en ces temps de crise

Extrait du verset 83 de la sourate 2, le thème du Gamou Tivaouane de cette année, coïncidant avec le centenaire de la disparition de Seydi Elhadji Malick Sy, est d’une pertinence et d’une opportunité qui laissent entrevoir la profondeur de l’imagination de son auteur. Ayant compris qu’il faut de tout pour offrir un remède complet aux peuples contre les différents maux auxquels ils sont confrontés, et conscient que ce tout ne peut provenir que du noble Coran, le Khalife général des Tidianes a invité les fidèles à méditer, et mieux à pratiquer, cette injonction divine. Plus que de la méditation, « ne dites aux gens que du bien » relève d’une invitation insistante pour bonifier la société sur tous les plans, économique, politique, social, entre autres.

Au moment où les dérives continuent de pulluler et polluer les relations sociales, il est plus que senti l’impératif de repenser les fondamentaux qui, malgré tout, permettent un tantinet de maintenir l’équilibre dans notre société. Justement, dans une société éprouvée par l’intolérance et la violence sous toutes ses formes, le premier remède à prescrire pour la redresser se trouve dans la parole elle-même. « Au commencement était le verbe », nous enseigne la Bible là où le Noble Coran nous rappelle que « Quand Il [Allah] veut une chose, Son commandement consiste à dire: « Sois » et c’est » (Sourate 36, verset 82). Cela montre non seulement la centralité du verbe qui prédomine l’action dans le processus de prise de décision, mais aussi sa prééminence sur tous les aspects.

Dompter la parole pour prévenir et résoudre les crises

« Ne dites aux gens que du bien »! La violence et les crises qui s’emparent du monde sont d’abord fruit d’une escalade dans les « paroles ». C’est quand le verbe échoue à jouer pleinement son rôle que les guerres ont cours dans certaines parties de la planète. Si la Russie et l’Ukraine en sont venus aux armes par exemple, c’est parce qu’il y a bien eu un échec patent dans les intermédiations et négociations, donc l’usage inefficace du pouvoir de la parole. Entre les protagonistes, les menaces mutuelles et l’intolérance ne font qu’engendrer la violence là où il n’y en avait pas et exacerber celle déjà existante. Quand la parole expose ses limites, la diplomatie préventive se retrouve impuissante !

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« Ne dites aux gens que du bien »! Cette recommandation divine renferme en elle des leçons de tous ordres: de diplomatie, de civisme, de vivre ensemble, de citoyenneté, etc. L’appliquer permet d’éviter au maximum des cassures au sein d’un même peuple, des divisions au sein d’une même nation, des fractures au sein d’une même ethnie, bref d’incompréhensions dans des groupes sociaux donnés. Au moment où la politique a fini non seulement de diviser mais de mettre en conflit toutes les couches de la population, rappeler cette invitation du Coran est d’une urgence capitale. Combien sont-ils à être écroués en prison pour offense au Chef de l’Etat, donc pour l’usage en public de paroles peu élégantes envers une personnalité à qui on doit déférence? Combien de personnes ont eu maille à partir avec leurs semblables pour avoir distillé des propos injurieux à l’égard de leurs concitoyens? Ils sont innombrables ces gens perdus à jamais par la mauvaise manipulation de la parole, le mauvais maniement de l’art de parler.

Pour mettre fin aux dérives langagières qui menacent la stabilité

A ces gens aussi qui se cachent derrière leurs claviers pour s’attaquer à des personnes qu’ils ne connaissent ni d’Adam ni d’Eve, il est bien de leur recommander: « ne dites aux gens que du bien ». Cela s’adresse également aux hommes politiques dont le niveau du débat vole souvent trop bas, aux insulteurs qui se disent activistes et qui depuis l’extérieur sapent les socles de notre société si paisible, aux fidèles de différentes confréries ou confessions qui s’illustrent dans des clashs inutiles. A tous ceux qui cultivent la haine et la discorde entre eux, le thème de ce maouloud spécial, consacrant le centenaire de la disparition de Seydi Elhadji Malick Sy, rappelle les valeurs de la tenue, de la retenue et du dépassement.

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Même quand on est victime d’injustice, l’islam recommande la posture de la tolérance et du pardon. « Allah n’aime pas qu’on profère de mauvaises paroles sauf quand on a été justement provoqué« , nous enseigne le Coran dans le verset 148 de la Sourate 4. Même quand le tort est établi, la recommandation reste la même: faire œuvre de pardon au nom du Seigneur. C’est d’ailleurs tout le sens du verset 149 à la lumière duquel on comprend aisément que cette « autorisation » de rendre le coup pour le coup ne doit pas être recourue au détriment de la valeur qu’est le pardon. Parce que « la sanction d’une mauvaise action est une mauvaise actio identique. Mais quiconque pardonne et réforme, son salaire incombe à Allah » (Sourate 42, verset 40).

« Ne dites aux gens que du bien » pour préserver le bon vouloir de vie commune

Dans un pays aussi fracturé, la seule recette pour maintenir l’équilibre c’est la cultivation de la tolérance et du respect mutuel. Il n’y a pas de crise qui ne soit évitable ou solvable à travers des échanges sincères. Ne dit-on pas d’ailleurs que toutes les guerres trouvent règlements définitifs autour d’une table. Le pouvoir de la parole est difficilement estimable. Si la mauvaise parole sème les graines de la discorde, la bonne parole elle résout les conflits et en prévient d’autres. Dans un hadith rapporté par Bukhari et Muslim, le Messager d’Allah dit: « le musulman est celui dont les musulmans sont à l’abri du mal de sa langue et de ses mains ». En effet, la violence verbale est mère de la violence physique et si l’on s’épargne de la première, il n’y a pas de raison que des conflits puissent éclater entre communautés, ethnies, tributs et confessions.

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