Issa Hayatou, Ahmad nouveau président de la CAF

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Coup de tonnerre dans le monde du football ! Issa Hayatou, le dernier des Mohicans de toute une génération de dirigeants, est tombé, ce 16 mars 2017 à Addis-Abeba. Des cris de joie libérateurs ont retenti dans l’auditorium Nelson Mandela de l’Union Africaine. « Tout ça veut dire que l’Afrique est prête pour le changement, lance le président de la Fédération ghanéenne Nyantakyi. Nous devons embrasser ce changement et aller de l’avant ».

Le désormais ex-patron de la Confédération africaine de football (CAF) depuis 1988 a en effet été battu 34 voix à 20 par Ahmad lors de l’élection du président de la CAF.

Une grande surprise

De fait, la victoire du Malgache est une grande surprise. Peu connu il y a encore quelques mois, le chef de la Fédération Malgasy avait annoncé sa candidature en janvier général. Cette attitude avait alors été jugée suicidaire, deux personnes seulement ayant eu le courage d’affronter Issa Hayatou lors d’élections, depuis 29 ans.

D’abord raillé, cette candidature a toutefois peu à peu fédéré les mécontents des dernières années Hayatou. Un mécontentement longtemps tu mais qui n’avait cessé d’enfler depuis cinq ans.

Ahmad a d’abord obtenu le soutien des fédérations d’Afrique australe (Cosafa) et de pays anglophones majeurs comme le Ghana ou le Nigeria, avant de rallier progressivement certains pays francophones.

Un lobbying efficace

Ahmad s’était fait remarquablement discret durant ce 60e anniversaire de la CAF. Mais c’était pour mieux convaincre en à un les différents indécis. « Ça va, ça avance », lâchait-il dans un grand sourire, la veille, dans un couloir d’hôtel. Une déclaration qui pouvait ressembler à du bluff alors qu’il sortait d’une réunion avec une quinzaine de délégués seulement.

Mais le Malgache n’a peut-être pas été tout seul dans cette affaire…. Une source indique que, dans la chambre du président de la Fédération internationale de football (FIFA),  venus assister à cet événement, les tractations se sont poursuivies toute la nuit en faveur du Malgache. Gianni Infantino était accusé depuis plusieurs mois de rouler pour le rival d’Issa Hayatou. Du côté de la FIFA, une source indique que ce résultat peut en tout cas apaiser les relations devenues tendues avec la CAF, depuis qu’Infantino a pris la présidence de l’instance, en février 2016.

Un discours fédérateur

A l’inverse d’Issa Hayatou, qui tenait des propos virulents à l’égard de la FIFA depuis quelques semaines, Ahmad s’est surtout montré fédérateur dans son discours avant le vote. Un discours clair, concret, fédérateur, prononcé souvent en anglais, parfois en portugais et en arabe, à mille lieues de ses annonces parfois confuses durant la campagne. « Je ne suis pas candidat pour servir mes ambitions personnelles mais pour assurer que chacun de vous puisse s’exprimer librement et participer à ce futur du football africain », lâche-t-il en direction d’Issa Hayatou, accusé de népotisme.

« La démocratie a parlé, conclut le président de la Fédération sénégalaise Augustin Senghor. L’Assemblée générale a décidé d’ouvrir une nouvelle page. Nous espérons passer à une autre étape, améliorer ce qui a été fait. […] Mais nous devons aussi aujourd’hui, avec cette étape qui marque le départ du président Hayatou, lui rendre hommage pour tout ce qu’il a fait. On s’est beaucoup apesanti sur la durée de ses mandats, mais on doit aussi s’attarder sur ses réalisations pour voir qu’avec lui, la CAF a fait un grand bond ».

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