Coup de tonnerre à Nairobi. La Cour suprême du Kenya a annoncé vendredi 1er septembre l’invalidation de la victoire du président sortant Uhuru Kenyatta, réélu lors du scrutin du 8 août avec 52,27 % des voix contre son adversaire, l’opposant Raila Odinga, qui avait obtenu 44,27 % des suffrages. L’opposition a salué la « décision historique » de la Cour suprême.
Le président de la Cour suprême, David Maraga, a déclaré que les élections n’avaient « pas été conduites en accord avec la Constitution » et que « l’intégrité du scrutin avait été affectée ». Par conséquent, il a déclaré les résultats « invalides et nuls ». De son côté, Raila Odinga a dit ne plus avoir « confiance » dans la Commission électorale.
Un nouveau scrutin doit donc être organisé sous soixante jours. La décision n’a pas été consensuelle : celle-ci a été prise à la majorité et deux des sept juges de la Cour suprême ont annoncé publiquement leur opposition au verdict.
L’annonce a été accueillie par des cris de joie des partisans de Raila Odinga et de sa coalition, la Super Alliance Nationale (NASA), dans les rues de Nairobi. Depuis le 8 août, celui-ci dénonçait des fraudes massives, et, le 18 août, la NASA avait déposé un recours devant la Cour suprême pour contester les résultats.
De nombreuses voix s’étaient élevées pour demander à Raila Odinga de contester le résultat du scrutin devant les tribunaux, et non dans la rue, afin d’éviter une répétition des violences interethniques de 2007 consécutives à un autre vote présidentiel et qui avaient fait plus de 1 200 morts et 600 000 déplacés.