les Gordjigenne arrêtés à cité Keur Gorgui « à l’aise » à la prison de Sébikotane

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C’est le 6 novembre 2020 qu’un tribunal sénégalais a condamné sept hommes qui ont été arrêtés le 16 octobre lors d’une célébration de mariage gay à la cité Keur Gorgui à Dakar.

Au total, 24 personnes ont été arrêtées. Sur les 24, cinq ont été condamnés à six mois de prison. Deux ont été condamnés à trois mois. Mais alors que les conditions de vie dans les prisons sénégalaises sont réputées très dures et souvent foyers de violence homophobe, il faut croire que la situation carcérale des sept gays condamnés dans le cadre de cette affaire est des plus plaisantes. Jadis enfermés à la prison de Cap Manuel, les sept homos ont été déplacés à la Maison de correction de Sébikotane où «les conditions de vie étaient meilleures».

Après avoir exploré en vain tous les moyens pour éviter la prison aux personnes arrêtées le 16 octobre lors d’une célébration de mariage gay à Dakar, les militants des droits Lgbtq au Sénégal se réjouissent de savoir que les personnes arrêtées dans le cadre de cette affaire sont «traitées avec respect» par des responsables de la prison où elles sont incarcérées. En effet, après avoir organisé une visite à la prison de Sébikotane, le 15 décembre dernier, le Collectif Free, qui héberge les victimes maltraitées de l’homophobie au Sénégal, a produit un rapport sur la visite, au cours de laquelle les militants ont apporté un soutien moral tout en livrant de la nourriture et des médicaments aux prisonniers. Un compte-rendu dont une copie est parvenue à «Les Echos».

La prison de Sébikotane plus accueillante, paisible, propre et spacieuse que celle de Cap Manuel

Le responsable des victimes du collectif dans la région de Dakar et deux autres membres ont organisé la visite, accompagnés par un responsable de la prison de Sébikotane, le chef de l’infirmerie de la prison. Ensemble, ils ont rencontré les sept détenus. Dans le document, le dirigeant du Collectif Free déclare : «quand nous sommes arrivés à la prison, les détenus nous ont accueillis avec des sourires sur leurs visages. Ils étaient heureux, comme s’ils avaient jeté un lourd fardeau. Ils nous ont dit que la prison de Sébikotane était plus accueillante, paisible, propre et spacieuse que la prison de Cap Manuel où ils étaient auparavant détenus», a déclaré le dirigeant du Collectif Free, qui ajoute que les sept prisonniers ont également rencontré le mois dernier des défenseurs des droits Lgbtq qui leur ont rendu visite en prison. «Au cours de la réunion, le responsable de la prison a assuré aux détenus que, pour leur sécurité, leur orientation sexuelle n’avait pas été révélée aux autres détenus. Et qu’en raison de son professionnalisme, il ne divulguerait pas cette information à d’autres», peut-on lire sur le document.

Leur orientation sexuelle inconnue de leurs codétenus

En ce qui le concerne, le dirigeant du Collectif Free a conseillé aux prisonniers de faire attention à ne pas divulguer leur orientation sexuelle à d’autres détenus. «Le responsable de la prison a félicité les visiteurs à la fois pour avoir apporté des colis de nourriture aux prisonniers et pour avoir travaillé à lutter contre la stigmatisation et la discrimination à l’égard des personnes Lgbtq», note encore le compte-rendu de la visite. Et d’assurer que ce dernier a accepté de servir d’intermédiaire entre les prisonniers et le Collectif Free.
Aucune autre organisation n’a rendu visite aux sept prisonniers, donc la visite devrait être un soutien moral, a dit le responsable de la prison qui ajoute que sur les sept prisonniers, trois seulement avaient reçu la visite de leur famille. Le collectif a également fait don de boîtes de médicaments antirétroviraux destinés aux prisonniers séropositifs.

Sidy Djimby NDAO
LES ECHOS

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