Les universités privées menacent de lever les contrats avec le Sénégal

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L’Etat du Sénégal et le Cadre unitaire des organisations des établissements privés d’enseignement supérieur du Sénégal (Cudopes) sont en passe de rompre leur partenariat. Une dette de 18 milliards FCfa est à l’origine de cette probable rupture unilatérale de contrat, d’après Dr Jean Marie Sène, en conférence de presse hier à Dakar.

Risques de perturbations

Le syndrome des étudiants non orientés risque de secouer le secteur de l’enseignement supérieur du Sénégal, à la prochaine rentrée académique 2019-2020. Si rien n’est fait, les nouveaux bacheliers n’ayant pas trouvé de places dans les universités publiques, perturberont le fonctionnement des enseignements. En raison de 18 milliards de francs Cfa dus par l’Etat, les directeurs des établissements privés d’enseignement supérieur qui absorbaient ce gap, menacent de leur fermer leurs portes.

Gouvernement indexé

Face à la presse hier, ces derniers, regroupés autour du Cadre unitaire des organisations des établissements d’enseignement supérieur du Sénégal (Cudopes) s’en prennent au non-respect des engagements du gouvernement. « Le montant de la dette, à ce jour, est de 18 milliards. Pour l’année académique 2017/2018, nous estimons qu’il y a 3 milliards qui ne sont pas encore payés. En ce qui concerne celle 2018/2019, nous estimons la dette à, au moins, 15 milliards »

, a déclaré hier, Dr Jean Marie Sène, coordonnateur du Cudopes.

Qui poursuit : « A la date d’aujourd’hui, le gouvernement n’a pas encore payé entièrement l’année académique 2017/2018. Il reste toujours plus de 25% de la somme due. Celle 2018/2019 n’est même pas encore budgétisée. Nous avons terminé les enseignements, mais ne nous sommes pas encore rentrés dans nos fonds ».

Engagements

Selon ce dernier, ils s’étaient engagés à prendre les étudiants sur la base d’un contrat signé en bonne et due forme entre leurs établissements et l’Etat du Sénégal. Et qu’il était établi, dans les clauses dudit contrat, qu’après l’orientation des étudiants, l’Etat paie automatiquement les 50% du montant global, les 25% à la fin du premier semestre et les 25% restants à la fin du second semestre de chaque année académique et après la remise des pièces périodiques.

Pistes de solutions

« Pour éponger progressivement la dette, un chronogramme a été trouvé et qui a été respecté jusqu’au mois d’avril dernier. Au départ, nous avions logé ce blocage dans le compte du changement de gouvernement. Nous nous sommes rendus compte, par la suite, tel n’est pas le cas. C’est un non-respect des engagements parce que l’ancien ministre des Finances s’était engagé à mettre 4 milliards dans la loi de finances rectificative et que son collègue de l’Enseignement supérieur devait trouver une allocation de ressources à hauteur de 4 milliards », soutient Dr Jean Marie Sène.

Mais…

Selon lui, toutes leurs tentatives de négociations sont restées sans suite. D’abord, dit-il, après le vote de la première Loi de finances rectificative 2019, constatant que l’on s’orientait vers une reproduction du scénario de 2018, en raison d’une absence manifeste de couverture budgétaire, le Cudopes a saisi une première fois, le chef de l’Etat, le 03 juillet 2019 et une seconde fois, le 22 du même mois, avec une demande d’audience, avant de prendre la décision de suspendre les cours à partir du 31 juillet.

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