Pédophilie féminine : A 6 ans, notre bonne me demander de lui téter les seins

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Il pensait le souvenir rayé de sa mémoire. Définitivement. Jusqu’à ce jour où, en visite chez un ami, la scène de ce dernier grondant son gamin de 4 ans, le menaçant d’appeler Fatou, sa nounou et la réaction de ce dernier, a provoqué le déclic.

A cet instant T, tout a afflué dans la tête de Cyrille Touré alias Thiate du mouvement y’en a marre. les caresses, les tripotages, les mots doux puis l’intimidation et les menaces.<< Tout m’est revenu. A peine mon ami a-t-il fini de gronder son fils que ce dernier, en entendant le nom de la nounou, s’est instinctivement calmé et recroquevillé dans un coin. Il semblait perturbé et tétanisé. Sa réaction m’a renvoyé la mienne, a son âge. Comme dans un rush, les flash-back ont assailli mon cerveau. Je suis retourné des années en arrière et cela m’a rappelé ce que me faisait vivre cette dame. C’était la première fois que cela m’arrivait. Et les menaces qu’elle proférait à mon égard à chaque fois qu’elle abusait de moi me sont revenus en tête. Elle me disait : << si jamais tu en parles et qu’on me renvoie, tu seras le seul responsable du fait que je ne puisse plus nourrir ma famille.>> Imaginez. L’effet que de tels propos peuvent avoir sur le mental d’un enfant de 5 ans.>> Thiate avait 6 ans quand leur bonne a commencé à abuser sexuellement de lui. Cette dernière en avait 14 ans de plus. << Elle était proche de notre famille. Je peux même dire que c’est elle qui nous a éduqués car mes parents, l’un banquier et l’autre pharmacienne, étaient très souvent absents de la maison, à cause de leurs emplois respectifs. Au début, je ne comprenait pas que cela était mal quand elle me demandait de la toucher à des parties bien précises de son corps ou me demandait de lui téter les seins. Moi je le faisais machinalement par ce que pour moi, le fait de téter ses seins était un geste purement maternel, alors qu’elle , elle prenait son pied. D’autres fois, elle procédait à des attouchements sur moi quand elle me faisait prendre ma douche. Cela a continué jusqu’a ce que j’atteigne l’âge de le puberté. Mais avec l’âge, j’ai toujours refoulé ces épisodes dans mon subconscient.>>

S’il a choisi de briser le silence après tant d’années, c’est par ce que Thiate souhaite encourager les victimes qui vivent ou qui ont vécu ces abus et qui ont préféré s’enfermer dans le mutisme à parler, se confier et vider le coeur. Par ce qu’au Sénégal, cette forme d’abus est encore passée sous silence. Dans une société profondément traditionnelle, la femme étant généralement perçue comme une protectrice, il est irréel voire inconcevable d’imaginer qu’elle puisse muer en prédatrice. Des mains, d’ordinaire tendres, qui dérapent, des gestes insidieux…Et les souffrances tues, à l’ombre de l’ultime tabou. << Les abus de ce type sont peu portés à la connaissance de la justice. Difficile pour la justice de prouver les abus. Et pas facile, pour les victimes de les dévoiler>>, souffle un avocat sous le sceau de l’anonymat. << Les victimes d’abus féminins parlent encore moins que les victimes des hommes. Les services judiciaires et médico psychologiques ne sont pas entraînés à repérer les agresseurs. Du fait de la rareté des dénonciations de la pédophilie au féminin, les victimes ont peur de ne pas être crues. On pense, à cause d’une représentation anatomique des sexes, que le viol est toujours masculin, explique, en écho, le chef du service pédopsychiatrie de l’hôpital des enfants de Diammadio, le Dr Ndeye Awa Der Diene. L’idée qu’une femme puisse abuser d’un enfant est totalement occultée.>> Et pourtant…

Aujourd’hui, 34 ans après, Thiate qui avoue n’avoir manqué de rien, sauf d ‘affection parentale, est encore marqué. << J’ai gardé un traumatisme de ces fréquents abus sexuels et ce sont des amis blancs qui m’ont fait en premier, la remarque en 2013. Avec l’âge, il m’était impossible de courtiser des filles plus jeunes que moi. Je ne m’intéressais qu’aux femmes mûres et matures. Dans ma tête, mon éducation sexuelle a démarré avec une femme mûre, donc pour moi, c’est ce qui était la norme. Ceci peut aussi expliquer le fait que je ne sois toujours pas marié.>> Le temps et la musique aidant, il a réussi, aujourd’hui, à renverser la tendance sans que le passage chez un psychologue soit nécessaire. << Avec l’âge, j’ai fait mon introspection et réalisé que je ne pouvais pas vivre avec cela. Quand nous avons sorti l’album Encyclopédie ( 2014 ), j’ai produit une chanson << Fima diar >> parlant du sujet. Ma thérapie, c’était la musique et d’en parler.>>

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