Trois enfants par femme d’ici 2030 : l’Afrique de l’Ouest convertie au malthusianisme de Macron ?

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C’est un engagement qui vient se greffer à la polémique déjà houleuse sur les propos d’Emmanuel Macron au G20 sur la surnatalité en Afrique. Ce samedi 22 juillet lors d’une rencontre tenue à Ouagadougou, les parlementaires des 15 pays de la Cedeao, du Tchad et de la Mauritanie se sont engagés à réduire de moitié le nombre d’enfants par femme. Les députés ouest-africains se sont-ils convertis au malthusianisme prôné par le président français ?


Diviser le taux de fécondité par deux pour développer la sous-région de l’Afrique de l’Ouest. C’est le principal signal émis par les parlementaires des pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest(Cedeao), du Tchad et de la Mauritanie lors d’une rencontre régionale sur la démographie tenue à Ouagadougou au Burkina-Faso.

Trois enfants par femme pour maîtriser “le boom démographique”

Face à un taux moyen de fécondité de 5,6 enfants par femme dans la sous-région et des prévisions qui situent à 1 milliard d’habitants, la population de l’Afrique de l’Ouest d’ici 2050, les députés de ces 17 pays ont trouvé la parade : « inciter les gouvernements à mettre en place des politiques tendant à faire en sorte que chaque femme (…) ait au plus trois enfants pour maîtriser le boom démographique ».
En clair, il faut faire passer le chiffre de 6 enfants par femme actuellement à 3 enfants d’ici 2030. « Nous estimons que quand on a des taux de croissance économique des pays qui est de l’ordre de 5 à 6% avec un taux de fécondité située à 6 ou 7%, nous sommes dans une situation de démographie non maîtrisée et nous ne pouvons pas espérer de développement avec une telle situation », martèle Salifou Diallo, le président du parlement burkinabé qui a présidé la rencontre.
Et alors ? « Il faut faciliter un déclin rapide, volontaire, de la fécondité grâce à l’accès universel à la planification familiale, l’augmentation du niveau d’éducation des femmes et le renforcement des efforts pour améliorer la survie de l’enfant », ajoute-t-il sans subtilité ni précaution langagière.

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Le malthusianisme face aux défis et aux attentes

La théorie sur la surnatalité supposée en Afrique en tant que frein au développement n’est pas neuve. Déjà quelques jours avant le G20, Youssouf Abassalah, le ministre tchadien de la Jeunesse avait interpellé Alpha Condé président en exercice de l’Union africaine, lors du Forum panafricain de la Jeunesse à N’Djamena. La réponse salée du président guinéen n’était qu’une réplique prémonitoire du président guinéen aux propos polémiques d’Emmanuel Macron au G20.
En s’inscrivant dans cette ligne de pensée, les parlementaires se sont-ils convertis par mimétisme idéologique au malthusianisme prôné par Macron ? On est en tout cas tenté de le croire si l’on sait que l’engagement pris à Abuja en avril 2001 d’allouer 15% des budgets au secteur de la santé, maintes fois réaffirmé n’est toujours pas concrétisé.
AfriqueLatribune

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