«Venez, on va prendre le métro», a lâché l’artiste à la fin de son spectacle, embarquant avec lui des fans tel un charmeur de serpent.
Une proposition qui n’a rien d’étonnant quand on connaît l’univers du monsieur. Avec son premier album « The Gospel Journey », dans les bacs le 26 janvier, Faada Freddy tient un concept d’album aux antipodes des codes actuels de l’industrie musicale. Il a enregistré un opus sans instrument, seulement basé sur les percussions corporelles. « La musique est partout », martèle Abdoul Fatah Seck, de son vrai nom pour expliquer sa démarche artistique.
Vendredi soir, sortant du Trianon, Faada est descendu dans le métro au pied de la butte Montmartre pour cet after-show (presque) improvisé. Sur le quai de la station Anvers, toujours entouré de ses choristes, le concert s’est éternisé dans une ambiance euphorisante. La bande dans une ambiance de fanfare de rue a ensuite pris le métro jusqu’à Barbes, la station suivante.
« C’était un moment magique quand le métro est sorti de terre pour devenir aérien et que tout le monde chantait dans la rame », s’enthousiasme un membre de cette chorale de fortune. Une fois à Barbès, le concert sauvage a continué sur le boulevard de Rochechouart. La foule qui suivait Faada Freddy est revenue devant le Trianon en reprenant à tue-tête les chansons de l’artiste, dont son premier single particulièrement addictif « We Sing in Time ». La circulation a même été coupée pour faire la place à cette incroyable manifestation pacifiste et euphorique qui s’est terminée dans les ruelles de Montmartre. « La famille s’est encore agrandie ce soir, confie Faada à la fin de ce périple. Ils nous ont encore beaucoup donné » « Ce n’est que le début de l’aventure », enchaîne Philippe Aglaé, une des voix de la bande à Faada.
VIDEO. Document amateur : le concert de Faada Freddy finit dans le métro
Cette soirée fera date. D’abord parce que remplir le Trianon, soit 1300 billets vendus, sans album dans les bacs, est un challenge, qui a été brillamment remporté. Stratégie aux antipodes des grosses majors de l’industrie du disques, la maison de disque ThinkZik a préféré faire tourner Faada Freddy dans des salles de plus en plus grandes, sans précipiter la sortie de l’album. Enregistré avec des voix et des percussions corporelles, cette petite merveille soul est promis à une brillante histoire. Et Faada trace sa route doucement et sûrement. Il vient de donner rendez-vous à sa communauté de fans à la Cigale en avril.
LeParisien.fr
VIDEOS. Paris : le concert de Faada Freddy se poursuit dans le métro