RDC: deuxième journée de violences à Kinshasa, une mairie incendiée

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Des manifestants hostiles au président Joseph Kabila bloquent une rue à Kinshasa, le 19 janvier 2015 en RDC

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afp.com – Papy Mulongo

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afp.com – Papy Mulongo

Kinshasa connaissait mardi une deuxième journée de violences entre policiers et jeunes hostiles au président Joseph Kabila, où la mairie d’un quartier de la capitale a été incendiée, en marge de l’examen d’une nouvelle loi électorale controversée.

Dans l’après-midi, une centaine de jeunes émeutiers ont pris d’assaut puis mis le feu à la mairie de la commune de Ngaba, un quartier sud de Kinshasa, et sont restés plus d’une demi-heure à regarder l’incendie ravager ce bâtiment symbole de l’Etat. Les forces de l’ordre étaient absentes, et les rues alentour désertes.

“Nous sommes fatigués de Kabila. Il faut qu’il parte”, a déclaré à l’AFP un protestataire.

Plusieurs détenus enfermés dans une annexe du bâtiment se sont échappés et les émeutiers se sont emparés d’armes à feu de la police stockées sur place, selon des témoins.

Mardi, Kinshasa était privée d’internet, sur ordre des autorités. Les envois de sms étaient impossibles depuis le début de la matinée de mardi et les services 3G indisponibles, selon des journalistes de l’AFP et de nombreux habitants.

La capitale était le théâtre de nombreuses scènes de pillages, observées par des journalistes de l’AFP ou rapportées par des témoins, dans plusieurs quartiers du sud et de l’ouest de la capitale.

Une vingtaine de personnes au moins ont été arrêtées par l’armée et la police. De nombreux renforts de militaires et de policiers se sont dirigés vers le sud de la ville où étaient signalés des affrontements.

Le centre de la ville s’est vidé peu à peu et des milliers de gens sont rentrés chez eux à pied, en l’absence de transports en commun. Toutes les boutiques fermaient.

Le riche quartier de la Gombe qui abrite l’administration, ministères et ambassades, ne semble pas touché par les troubles, qui avaient commencé dès le matin avec la constitution de barrages de pneux enflammés sur plusieurs axes.

Dans un quartier de l’ouest de la ville, des gardes républicains ont tiré plusieurs rafales en l’air pour disperser les pilleurs qui commençaient à s’en prendre à un magasin général tenu par des Chinois.

Interrogé par l’AFP, le porte-parole de la police a indiqué qu’il ne communiquerait pas avant la soirée.

– Air France reporte son vol –

Comme la veille, on signalait un rassemblement d’étudiants près de l’université de Kinshasa, mais les abords du quartier étaient bouclés par les forces de l’ordre et l’accès en était impossible.

Lundi, la police avait ouvert le feu sur les étudiants pour les disperser.

Au total, les autorités ont dénombré quatre morts lundi (deux policiers et deux “pilleurs”), mais selon l’opposition et un diplomate, il pourrait y en avoir eu bien plus, jusqu’à une quinzaine.

Les violences de lundi ont eu lieu alors qu’un collectif d’opposants avait appelé la population de Kinshasa à “occuper massivement le Parlement” pour dénoncer le projet de révision de la loi électorale, approuvée samedi par les députés, en l’absence de la quasi-totalité des élus de l’opposition, qui boycottent les débats.

Le Sénat examinait le texte en séance plénière mardi après-midi alors que la police bouclait tous les accès au Parlement.

Le gouvernement a reconnu que le projet de loi risquait d’entraîner un report de la présidentielle censée avoir lieu fin 2016.

Pour ses détracteurs, le texte est un “coup d’Etat constitutionnel” destiné à permettre à M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, de rester plus longtemps à la président alors que la Constitution lui interdit de se représenter.

Parmi les organisateurs des contestations de lundi figurait Jean-Claude Muyambo, avocat et homme politique, qui a fait défection de la Majorité présidentielle fin 2014 en déclarant s’opposer au maintien au pouvoir de M. Kabila.

Un haut cadre de son parti a indiqué à l’AFP que M. Muyambo avait été arrêté par police dans la nuit à son domicile de Kinshasa. Cette information n’avait pas pu être confirmée officiellement mardi après-midi.

La compagnie aérienne Air France a annulé son vol aller-retour Paris-Kinshasa mardi “en raison de la dégradation de la situation”. “Le vol Air France Paris-Kinshasa a été reporté” à mercredi, a indiqué une porte-parole de la compagnie, précisant qu’il ne partirait que si les conditions de sécurité sont réunies.

Elle a précisé que Air France opérait trois vols hebdomadaires les mardi, jeudi et dimanche, en Airbus A330.

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